lundi 25 avril 2011

À bicyclette

« Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
À bicyclette…
»

Cette chanson d’Yves Montand me ramène au romantisme de mes treize ans.


J’étais secrètement amoureuse d’un jeune instituteur du collège du village. Personne ne connaissait mes sentiments. Lui non plus évidemment. Pudeur d’adolescente.

Célibataire, lorsque les vacances d’été arrivaient, ce beau jeune homme retournait vivre dans sa famille qui habitait à Saint-Gédéon, la paroisse voisine.

L’envie de le voir me poussait à trouver des prétextes. C’est ainsi que je proposais souvent à ma sœur Marie de m’accompagner à bicyclette afin de prendre une liqueur ou une crème glacée à Saint-Gédéon. Mon imagination me laissait espérer une rencontre. Sept kilomètres de route poussiéreuse en gravier ne freinaient pas mes élans. L’idée de l’entrevoir me donnait des ailes.

Ma sœur ne comprenait pas pourquoi il nous fallait toujours rouler de ce côté, alors que le village de Métabetchouan, beaucoup moins loin, comptait plus de restaurants.

Je soupçonne que sa complaisance à m’accompagner venait de son intuition féminine, car elle avait dû observer où mon regard se portait…

« Quand on partait sur les chemins
À bicyclette…
»

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