lundi 25 avril 2011

Moi, mes souliers

Qui m’aurait dit que mes souliers de tango acquis à Québec me seraient échangés en Argentine?


Je les avais achetés de notre professeur de tango qui revenait d’Argentine. Je m’étais laissée séduire par un modèle en cuir verni. Un peu serrés, mais si élégants. À l’usage ils devraient se distendre m’avait-on dit. Le lendemain, un nouvel essayage à la maison me prouva mon erreur. Je les rangeai dans l’oubliette de la garde-robe.

Sept ans plus tard nous projetons d’aller en Argentine. Notre ami Hugo vient nous visiter en compagnie de son amie Alexandra, une jeune femme de Buenos Aires, pour nous aider à planifier notre voyage. Nous prenons note de leurs judicieux conseils, des lieux à ne pas manquer, des articles à acheter comme des pulls en alpaga, des falcons, des souliers de tango…

Ma mémoire s’éveille : « mes souliers! »

Je cours les chercher pour leur montrer et leur raconte mon achat raté d’il y a sept ans. Alexandra reconnait la marque :

Ce sont des Flabella? C’est là que j’achète les miens rue Suipasha. Apportez-les, ils vont vous les échanger.

Incrédule, je les mets quand même dans ma valise.

Le hasard fait bien les choses. À Buenos Aires nous réalisons que la rue Suipasha est tout près de notre hôtel. Nous décidons de tenter notre chance chez Flabella. J’apporte avec moi les souliers. Dès l’entrée dans la boutique nous sommes impressionnés par la variété des souliers de tango qu’on y offre. Nous sommes reçus chaleureusement par le couple propriétaire des lieux. Rassurée par cet accueil, j’explique à la dame la raison de ma démarche et lui montre les souliers. Elle reconnaît tout de suite qu’il s’agit bien d’un produit de leur maison. Elle accepte de les échanger.

Nous n’en avons plus de ce modèle mais nous en avons beaucoup d’autres qui devraient faire votre affaire.

Je trouve facilement les chaussures de remplacement. La dame les glisse dans mon sac qu’elle me remet avec le sourire entendu d’un marché conclu.

Ce n’est pas tout, madame. J’aimerais essayer les souliers rouges exposés dans la vitrine.

Manifestement je lui fais plaisir… et à moi aussi… car à l’essai ils me vont à ravir. Achat conclu.

C’est au tour de Claude d’intervenir.

J’aimerais essayer le modèle classique que je vois là.

Pour lui aussi l’essai fut convainquant d’autant plus que la charmante dame accepta de bonne grâce son invitation à exécuter quelques pas de tango dans ses bras sous les yeux amusés des clients.


Nous venions dans cette boutique pour échanger une paire de souliers, nous en ressortons joyeusement avec trois. Viennent les milongas de Québec!

Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire