lundi 25 avril 2011

Do Si

Ma nièce Dominique est née un vingt-huit novembre. Ce fut ma première filleule. Comme le voulait la coutume le baptême avait lieu le lendemain ou le surlendemain.

Dans ma hâte de voir la chère petite, j’étais partie tôt de Montréal où je travaillais afin d’arriver tôt à Chicoutimi où avait lieu le baptême. À Québec, pour traverser le Parc des Laurentides, je cédai le volant à mon fiancé Claude, le parrain. En laissant la ville de Québec la route était belle, mais, après quelques milles dans les montages, la neige commença à tomber. Elle s’intensifia sur les hauteurs au point où on ne voyait ni ciel, ni terre. Nous avancions lentement à la grâce de Dieu. Inquiets d’arriver en retard, nous continuions soutenus par la foi, l’espérance et la charité (surtout celle de ceux qui nous attendaient à l’église).

Enfin arrivés sains et saufs à Chicoutimi, nous filons tout droit à la cathédrale. Antoine, le papa, entouré de la parenté, est visiblement content de nous voir arriver dans cette tempête. Il s’empresse de nous montrer le bébé dans les bras de la porteuse. Le vicaire (dont je tais volontairement le nom) nous reçoit en maugréant un flot de reproches pour notre retard d’une heure.

Nous arrivons vivants, monsieur l’abbé. Dieu soit loué !

Oncle Victor, assis en retrait, lit son bréviaire. Il nous rejoint ravi et nous conduit près des fonds baptismaux. C’est lui qui baptise la petite. Le vicaire, lui, n’est là que pour la tenue des registres. Qu’avait-il à nous faire résonner le bourdon de ses humeurs ?

En revanche, à l’issue de la cérémonie, les cloches joyeuses sonnèrent à toute volée pour annoncer le baptême de Dominique, la fille de ma sœur Marie et de mon beau-frère Antoine. Avec le recul, j’aime imaginer que ce devait être les cloches Do et Si qui sonnèrent le plus fort, car je me rappelle maintenant que lorsque Dominique commençait à parler et que je lui demandais : « Comment t’appelles-tu ? », elle répondait spontanément : « Do Si ».

Deux notes qui restent très chères à mon cœur toujours plein de tendresse envers ma filleule Dominique.

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