lundi 25 avril 2011

Énigme

Nous montons les premiers dans le car de touristes qui nous mènera au sommet des Andes. Nous prenons place en avant afin d’avoir une vue panoramique sur le paysage. La route sera longue et pittoresque depuis Mendoza jusqu’à Las Cuevas, le plus haut sommet des Amériques.

Le car continue sa cueillette de voyageurs. Au dernier hôtel monte un seul passager, un beau grand jeune homme dans la vingtaine, vêtu de blanc, tenue sport griffée. Élégance remarquable.

Dès la première marche il regarde Claude et le gratifie d’un sourire engageant. Tandis qu’il remet son billet au chauffeur je vois les chaines en or qu’il porte au cou et au poignet.

Qui est ce personnage? Énigme.

À l’heure du lunch, arrêt à la montagne Pénitentes et à son centre de ski. Nous choisissons une table avec vue sur la montagne. Le jeune solitaire se place à distance de façon à pouvoir nous regarder, ce qu’il ne manque pas de faire à plusieurs reprises.

À la longue pause qui suit au Pont des Incas, il s’adosse au garde-fou et suit Claude du regard tandis que nous marchons dans les gradins. De même devant les boutiques où nous marchandons les foulards en alpaca, il ne cesse de regarder de notre côté. Il n’achète pas, il observe.

Je m’étonne du mutisme de Claude. Habituellement il engage la conversation avec les voyageurs. Ici, rien. Malaise peut-être?

Je ne rêve pas. Au sommet de Las Cuevas, l’énigmatique personnage prend des photos où, mine de rien, Claude est dans sa mire.

Retour à Mendoza. Le car ramène chaque passager à son hôtel. Le bel éphèbe descend le premier au chic palace où il loge. Dernier regard vers Claude.

L’énigme demeure.

Me viennent en mémoire des images de Mort à Venise de Visconti.

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