lundi 25 avril 2011

Fractures en série

L’hiver 1968-69 fut éprouvant pour nos quatre enfants. Chacun, à tour de rôle, s’est fracturé une jambe. Incroyable, mais pourtant vrai.

Yves, bêtement, lors d’une glissade en toboggan dans la coulée tout près de la maison. Voulant freiner, le pied passe sous le toboggan : fractures près de la cheville au tibia et au fibula (appelé communément péroné). Plâtre obligé.

Marie, elle, à son cours de gymnastique à l’école fait une chute sur un plancher inapproprié : fracture du fémur. Elle se voit accoutrée d’un plâtre à pleine longueur de jambe. Ses amis en y dessinant fleurs, soleils et messages joyeux en feront une œuvre graphique amusante.

Jamais deux sans trois. Jean, chaussé de bottes et de skis neufs, fait une descente vertigineuse au Mont Jacob. Au bas de la piste une bosse le projette en l’air. Retombée fatale : fracture du fibula. Heureusement il n’a pas besoin de plâtre. Le médecin affirme que la nature fera le travail.

Je croyais la saga infernale terminée.

Une semaine plus tard, je viens de terminer mon dernier cours à la polyvalente, je reçois un coup de fil d’une infirmière de l’hôpital de Jonquière qui m’informe que mon fils François est à l’urgence pour une fracture du tibia. Je crois à un canular.

Non, non, c’est bien vrai. Les patrouilleurs de ski l’ont amené en ambulance au début de l’après-midi. Votre fils préfère que je l’apprenne à vous plutôt qu’à son père qu’il dit trop nerveux.

Belle délicatesse du petit dernier envers son père, mais la femme forte de l’Évangile commence à se sentir fragile dans ses résiliences.

Je file à l’hôpital.

Vous pouvez ramener votre fils à la maison pour la nuit. Le médecin orthopédiste lui posera son plâtre demain.

François avance clopin-clopant sur ses béquilles, grimaçant de douleur malgré l’attelle qui retient sa jambe cassée.


Facile d’imaginer la réaction de Claude en rentrant à la maison. Quatre sur quatre en une saison. Là c’en est trop!

Nous nous sommes questionnés sérieusement sans trouver la réponse adéquate si, comme parents, nous avions le droit de donner à nos enfants pour leur épanouissement des instruments sportifs aussi dangereux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire